les églises

Histoire de la paroisse Sainte-Élisabeth

En 1831, les religieuses Tiercelines de Sainte-Élisabeth acquièrent l’ancien « séminaire » Saint-Pothin situé sur la rue Saint-Pothin (actuelle rue Philippe de Lassalle) sur un vaste domaine de cinq hectares ayant appartenu, au 15ème siècle, à Jean Cleberger*, le « bon allemand ». 
Le monastère Sainte-Élisabeth abritait une communauté cloîtrée de religieuses et un pensionnat de jeunes filles actif jusqu’en 1912… alors que les religieuses avaient dû fuir en Italie dès 1903. La ville de Lyon devient propriétaire du terrain de l’ancien couvent Sainte-Élisabeth, rebaptisé « clos Philippe de Lassalle ». 
En 1920, l’Office Public des Habitations à bon marché (ancêtre de l’office des HLM) décide d’y construire 300 logements, principalement individuels. Les logements sont groupés dans des pavillons de quatre appartements. Chaque maison est agrémentée d’un jardin que le locataire doit cultiver et entretenir.  Les noms de rues évoquent la soierie lyonnaise : Bouchon, Dangon, Pernon, Pillement.  Cette « cité-jardin » pittoresque sera démolie en 1972 pour faire place aux cinq tours actuelles de douze étages.

Quant au séminaire Saint-Pothin il sera détruit dans les années 1930 pour la construction du groupe scolaire Jean de La Fontaine. C’est ainsi que tout le quartier a investi l’ancien domaine des religieuses de Sainte Élisabeth. 
En 1942 la population est d’environ 2 000 personnes.

Création de la paroisse

  • En mars 1942, le Père Amblard, vicaire à ND de Bellecombe, reçoit du cardinal Gerlier la mission de fonder à la Croix-Rousse, 50 Rue Philippe de Lassalle, la paroisse Sainte-Élisabeth.
  • Octobre 1942: Début des liturgies dans une pièce de la communauté des Sœurs Saint-Charles, 70 Rue Chazière. Les religieuses nouvellement installées veulent être proches de la cité ouvrière.
  • Noël 1942: Le Père Amblard sollicite la générosité des habitants du quartier pour la construction d’une chapelle.
  • 1943: Achat de 2 000 m² de terrain à l’angle de la rue Philippe de Lassalle et de la rue Hénon. Acquisition financée par l’œuvre du Christ dans les banlieues
  • 16 mai 1944: Le cardinal Gerlier érige canoniquement la paroisse sous le vocable de Sainte-Élisabeth et en définit les limites. Sainte Elisabeth de Hongrie (1207-1231) a été proclamée dernièrement par Jean-Paul II une des patronnes de l’Europe. L’édifice se veut décidément moderne, il utilise le béton et le lamellé-collé.
  • 27 mai 1944: La chapelle Sainte-Élisabeth est bénie par le cardinal Gerlier. À noter que les religieuses de Sainte-Élisabeth, revenues d’Italie et installées à Vassieux, financent le tabernacle.
  • 1945: Le « complexe » du 50 rue Philippe de Lassalle est achevé. Il comprend, outre la chapelle, une baraque en bois pour le catéchisme, les réunions et le cercle des hommes et une maisonnette en bois qui est le presbytère ; le Père Amblard, hébergé depuis 1942, par les Sœurs de Picpus, a enfin une cure. La nouvelle paroisse est très vivante, elle propose de multiples activités : chorale, kermesse, vente de charité, cercle des hommes, cinéma dans la chapelle…
  • Avril 1957: Un incendie d’origine accidentelle ravage le presbytère, le curé perd tout. Une campagne de solidarité lancée par le journal « L’Écho Liberté » et la générosité des paroissiens permettent une reconstruction du bâtiment en quelques mois.
  • 1959: Le presbytère est transféré 124 Rue Hénon. Le besoin d’une église plus grande est ressenti car la population du quartier s’est accrue, elle est de 5 000 âmes. L’association paroissiale de Sainte-Élisabeth est créée pour gérer le projet. En juin elle commandite un avant-projet d’architecte.
  • 5 octobre 1959: Les architectes retenus sont MM. Genevois, Mermet et Sabatier.
  • 1961: Installation d’une chapelle provisoire 120 Rue Hénon et de salles de catéchisme puisque la petite chapelle doit être détruite pour la construction.  Achat d’une parcelle de terrain aux Petites Sœurs des Pauvres pour disposer de la surface nécessaire au projet architectural.
  • Mai 1962: Début des travaux
  • 23 septembre 1962: Le cardinal Gerlier bénit le chantier et la première pierre
  • 1959-1963: Les paroissiens sont invités à adhérer à l’association paroissiale, s’engageant à effecteur des versements réguliers pour le remboursement des emprunts. La paroisse Saint-Augustin, sous l’impulsion du chanoine Payen, est désignée comme « marraine » ; le diocèse apporte sa contribution.
  • 13 Octobre 1963: Bénédiction et inauguration de l’église Sainte-Élisabeth** par Mgr Mazioux.

Les années récentes

  • 1966: Construction de l’aumônerie du lycée Saint-Exupéry, 118 Rue Hénon 
    1968 : La statue de la Vierge, œuvre de M. Quentric, est bénie par Mgr Lebrun 
  • 1974: Dissolution de l’Association paroissiale car tous les emprunts ont été remboursés. 
    Coût total de l’ensemble des travaux : 1 050 000 francs
  • Début des années 1980: Construction du « Centre socio-culturel » 124 Rue Hénon qui abrite des salles pour le catéchisme, les réunions, l’aumônerie du lycée.
  • Début des années 1990: Rapprochement de la paroisse Sainte-Élisabeth avec la paroisse Saint-Augustin.
  • 15 novembre 1992: Jubilé de la paroisse célébré en présence du cardinal Decourtray. 

Début du jumelage avec la paroisse du Christ-Roi de Francfort, Sainte Élisabeth de Hongrie étant patronne de l’Europe***. 
Bénédiction de l’icône de sainte Élisabeth, œuvre de l’artiste Henry Corta.

  • Octobre 2007: Mise à disposition du centre socioculturel pour deux petites entreprises
  • Juin 2010: Fin du jumelage avec le Christ-Roi de Francfort
  • 2011: la vie de la paroisse continue…
  • 2012: la paroisse a 70 ans d’existence.

Pour en savoir plus

La paroisse Sainte-Élisabeth ; Un quartier de la Croix-Rousse 
Imprimerie Simon, Lyon, novembre 1992

Quelques informations sur la Croix extérieure

La croix érigée à l’angle nord-ouest du bâtiment fait partie intégrante du projet architectural de l’église inaugurée en 1963. Cette croix a assez rapidement souffert du poids des ans ou des aléas climatiques. De mémoire et sans pouvoir dater les évènements ou assurer leur chronologie :

  • le bois du bras transversal a pourri et les bras ont été remplacés (début des années 1980 ?) par la structure métallique en place actuellement (qui pour certains esprits critiques évoque le losange de Renault)
  • La croix a très certainement été foudroyée (quand? – avant ou après les travaux ci-dessus ?) ; des traces de feu à la base et sur des parties hautes éclatées en attest(ai)ent.

La nécessité de repeindre la croix a longuement été évoquée (devenir de l’église Sainte Elisabeth ….) avant que les travaux ne soient finalement réalisés fin 2008 ou début 2009 ; un examen un peu plus ancien depuis une nacelle avait permis d’apprécier les atteintes dues à la foudre mais n’avait pas révélé une vétusté inquiétante.

Novembre 2015  /  JP Vernet