les églises
Histoire de la paroisse Saint-Denis
Si l’on reprend un plan de 1550 on voit très bien cette croix rousse à l’intersection de la Montée de la Boucle et de la Grande Rue, croix qui donne son nom à un quartier situé en dehors des remparts de Lyon. Pour arriver à Lyon, les voyageurs venant d’Allemagne, d’Alsace, de la Dombe, empruntaient cette Grande Rue et ils devaient attendre l’ouverture des remparts le matin pour entrer dans la ville. Le long de cette rue existaient donc des échoppes et des hôtelleries qui permettaient aux voyageurs de se restaurer et de se reposer, eux et leurs montures.
Ainsi, tout au long de cette artère qui guide les voyageurs vers Lyon, ce sont une soixantaine de foyers, représentant 370 habitants, et 113 maisons de campagne de Lyonnais qui existent en 1694.
Ce quartier dépendait, d’un point de vue ecclésiastique de trois paroisses, toutes situées dans les remparts, donc très peu pratiques pour le habitants de la Croix-Rousse.
En 1623, les religieux de l’ordre des Augustins Deschaussés décidèrent de fonder une maison à Lyon et leur prospection les mena à la Croix Rousse où les Echevins de Lyon leur accordèrent la permission de s’installer en 1624.
En 1628, Denys de Marquemont, archevêque de Lyon, demande plus ou moins explicitement que la future église qui sera construite à la Croix Rousse soit dédiée à Saint Denis apôtre de France.
En 1629, enfin, après de longues année de recherche d’argent, grâce à des dons et suite à une nouvelle autorisation, les Augustins posent la première pierre de notre future église.
Peu de documents existent sur la construction elle même. L’église fut consacrée en 1714 et le couvent attenant terminé à peu près dans la même période. De cette église originelle, nous savons qu’elle avait “une vaste nef à plafond plat, aussi haute que large, à peu près aussi large que longue”.
Le cloître et les bâtiments conventuels s’ouvraient à l’Ouest de l’église actuelle. Une riche bibliothèque s’y trouvait également.
Saint-Denis deviendra une paroisse en 1791 seulement. Grand nombre de confréries montées par les Augustins rythmaient la vie de cette église. Citons la confrérie de la “Bonne mort” et celle de “Notre Dame des 7 Douleurs”.
Nul doute que les Augustins étaient très bien implantés à la Croix Rousse et que les Echevins les gâtaient. Mais la Révolution va tout disperser, religieux, couvent, terres et revenus.
Pendant la révolution, la vie de la Croix-Rousse va être singulièrement perturbée. L’église conventuelle va devenir église paroissiale sous le nom de Saint Augustin et le faubourg va devenir commune. Les biens du monastère sont vendus comme biens nationaux. Pratiquement, le mur qui longe le passage qui va à la cure est la limite établie par la Révolution.
La Terreur voit l’église devenir temple décadaire : les cloches, les fers et les cuivres disparaissent. Puis elle devient “Temple de la Raison” doté d’un nouveau décor plus approprié.
Après la Révolution, on rend l’église finalement au culte. Le cardinal Fesch, oncle de Bonaparte, est installé dans la cathédrale Saint-Jean le 2 janvier 1803, et l’église Saint-Denis retrouve son nom et sa destination paroissiale. Mais les Augustins ne sont plus là pour présider à la liesse générale.
Le premier curé de Saint Denis est Jean-Matthieu Chazette qui dresse un état des lieux de l’église et entreprend sa restauration et son embellissement. On perce le bas choeur, on refait la tribune, on restaure les tableux, de nouvelles cloches sont installées, et les Confréries sont remises à l’ordre du jour. Aux confréries précédemment citées s’ajoute celle “du Saint Sacrement”, qui comptera jusqu’à 250 frères en 1895 et perdurera jusque dans les années 1960.
L’église vivra de près les évènements de la révolte des canuts et sera occupée parfois même par les révoltés ou par les soldats. Face à l’augmentation de la population, l’église sera remaniée et agrandie dès 1832. En 1847 le choeur actuel est construit sur les dessins de Forest, successeur de Chenavard, et deux ailes sont élevées de chaque côté de l’anncienne église conventuelle, qui devient la nef centrale.
La tribune fut achevée en 1848 tandis que les orgues, achetées en 1838, sont déjà installées. D’une humble église conventuelle, le curé Nicod a fait une “église aux vastes proportions, aux lignes sobres et harmonieuses qui ne manquent pas de grandeur” (Pointet).
Nicod restera 23 ans curé de Saint-Denis (1830-1853) et marqua durablement la vie de la paroisse. En 1840, il créa la “Confrérie du Coeur immaculée de Marie” et celle de “Saint Louis de Gonzague”, puis en 1848 celle des “Enfants de Marie”.
Il fut témoin, en 1852, de l’annexion de la Commune de la Croix-Rousse à la ville de Lyon, par décret de Louis Napoléon Bonaparte. Elle comptait alors 28 000 habitants et 13 000 métiers à tisser.
Nicod est enterré dans le caveau des curés de Saint-Denis.
Lui succéda le Curé Artru (1853-1875) qui vit construire l’hôpital mitoyen de la Croix-Rousse (1867-1869). Il commanda les vitraux des nefs latérales, et fit mettre en place les deux statues de Saint Denis et Saint Joseph qui sont dans le choeur, et sortirent des ateliers de Fabisch. On dit que le premier vitrail à gauche en entrant dans l’église le représente, sous les traits de Saint Vincent de Paul. A sa mort, le 27 mai 1875, les paroissiens de saint Denis lui élevèrent un monument dans la nef latérale gauche, où son coeur est conservé.
Zacharie Paret, son successeur, (1875-1898) fit construire la chapelle de Notre Dame des 7 Douleurs (1891). C’est également de 1876 que datent l’ornementation du choeur et celle des deux chapelles latérales.
Les plaques entre les colonnes imitent un marbre rouge veiné de blanc. Au-dessus se trouve une très belle frise peinte sur fond or. La coupole présente l’oeuvre du lyonnais Auguste Perrodin, un Christ en majesté présentant en même temps qu’il le bénit le livre que lui seul peut ouvrir. Il est entouré de Saint Paul et Saint Denis, des martyrs lyonnais, de Saint Michel. En 1885, près de l’autel, a été installée, fort judicieusement protégée des mains indiscrètes et des voleurs, la bannière des maîtres tisseurs croix-roussiens, chef-d’œuvre de broderie.
Peu de changements depuis si ce ne sont les transformations apportées par le curé Feugère (1962-1981), coadjuteur du cardinal Gerlier. Installé à la veille de l’ouverture du Concile Vatican II, il lui reviendra d’intaller un autel neuf et de remanier le choeur de l’église, afin de proposer la participation de tous les baptisés à l’office eucharistique désormais célébré dans la langue de tous les jours.
D’après Saint-Denis de la Croix-Rousse, histoire d’une église et d’une paroisse par Max Bobichon
Le premier document qui atteste la présence d’un instrument dans l’église Saint-Denis date de 1838. Il s’agit alors d’édifier une tribune pour installer un orgue. Cette tribune ne sera achevée qu’en 1845. Cependant nous possédons les noms de plusieurs organistes qui se sont succédé depuis 1841 !
Nous ne savons rien de ce premier instrument qui, à bout de souffle, fut remplacé par un nouvel orgue, construit par le facteur lyonnais GUETTON-DANGON vers 1880. C’était, bien entendu, un instrument d’esthétique romantique. Il avait 15 jeux répartis sur deux claviers manuels et un pédalier. Il était placé dans le chœur, sous le cul-de-four. L’organiste jouait à la console située sous le buffet.
En 1937, 1’orgue fut installé à la tribune par le facteur Athanase Dunand ; la traction devint électrique ; le matériel sonore, sans aucune modification, fut distribué en deux corps situés de part et d’autre de la rosace centrale.
La maison Dunand de Villeurbanne construisit en 1968 un orgue neuf qui fut inauguré le 15 mai de cette même année. L’esthétique du nouvel instrument est toute différente. La traction mécanique impose de rassembler tout l’orgue en un seul grand corps. Pratiquement toute la tuyauterie existante est réutilisée, mais elle est rediapasonnée et harmonisée dans 1’esprit d’un orgue du XVIIIème siècle. II fallait pour cela ajouter une dizaine de jeux nouveaux et en particulier toutes les mixtures, inexistantes dans l’orgue primitif.
En 1981 un premier relevage a été effectué, car les noyaux des jeux d’anche fortement oxydés nécessitaient un traitement. Ce fut également l’occasion de compléter 1’instrument d’un clairon de pédale dès la construction.
Vingt-cinq ans plus tard, en 2006, un second relevage s’avérait nécessaire : la poussière s’accumulait partout ; la fiabilité des moteurs de tirage de jeux devenait que problématique ; certains tuyaux (en alliage assez mou) s’étaient affaissés sous leur propre poids lors de la canicule de 2003. Le travail a été confié aux établissements Olivier Bernard ; ce dernier avait déjà participé au relevage de 1981. Les quelques 1.800 tuyaux ont été réaccordés et l’orgue peut maintenant continuer de servir la musique et la liturgie, pendant encore un bon quart de siècle…
L'orgue de Saint-Denis
Le premier document qui atteste la présence d’un instrument dans l’église Saint-Denis date de 1838. Il s’agit alors d’édifier une tribune pour installer un orgue. Cette tribune ne sera achevée qu’en 1845. Cependant nous possédons les noms de plusieurs organistes qui se sont succédé depuis 1841 !
Nous ne savons rien de ce premier instrument qui, à bout de souffle, fut remplacé par un nouvel orgue, construit par le facteur lyonnais GUETTON-DANGON vers 1880. C’était, bien entendu, un instrument d’esthétique romantique. Il avait 15 jeux répartis sur deux claviers manuels et un pédalier. Il était placé dans le chœur, sous le cul-de-four. L’organiste jouait à la console située sous le buffet.
En 1937, 1’orgue fut installé à la tribune par le facteur Athanase Dunand ; la traction devint électrique ; le matériel sonore, sans aucune modification, fut distribué en deux corps situés de part et d’autre de la rosace centrale.
La maison Dunand de Villeurbanne construisit en 1968 un orgue neuf qui fut inauguré le 15 mai de cette même année. L’esthétique du nouvel instrument est toute différente. La traction mécanique impose de rassembler tout l’orgue en un seul grand corps. Pratiquement toute la tuyauterie existante est réutilisée, mais elle est rediapasonnée et harmonisée dans l’esprit d’un orgue du XVIIIème siècle. II fallait pour cela ajouter une dizaine de jeux nouveaux et en particulier toutes les mixtures, inexistantes dans l’orgue primitif.
En 1981 un premier relevage a été effectué, car les noyaux des jeux d’anche fortement oxydés nécessitaient un traitement. Ce fut également l’occasion de compléter l’instrument par un clairon à la pédale, de pédale prévu dès la conception de l’instrument.
Vingt-cinq ans plus tard, en 2006, un second relevage s’avérait nécessaire : la poussière s’accumulait partout ; la fiabilité des moteurs de tirage de jeux devenait très aléatoire ; certains tuyaux (en alliage assez mou) s’étaient affaissés sous leur propre poids lors de la canicule de 2003. Le travail a été confié aux établissements Olivier Bernard ; ce dernier avait déjà participé au relevage de 1981. Les quelques 1.800 tuyaux ont été réaccordés et l’orgue peut maintenant continuer de servir la musique et la liturgie, pendant encore un bon quart de siècle…
Composition de l'instrument
Grand Orgue (56 notes) | Positif expressif (56 notes) | Pédale (32 notes) | |
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Bourdon 16 | Flûte à cheminée 8 | Principal 16 | |
Principal 8 | Dulciane 8 | Soubasse 16 (empruntée au GO) | |
Bourdon 8 | Unda Maris 8 | Flûte 8 | |
Prestant 4 | Principal cônique 4 | Principal 4 | |
Flûte à cheminée 4 | Nasard 2 2/3 | Bombarde 16 | |
Doublette 2 | Quarte 2 | Trompette 8 | |
Fourniture IV rangs | Tierce 1 3/5 | Clairon 4 | |
Cymbale II rangs | Sifflet 1 | ||
Trompette 8 | Plein jeu IV rangs | ||
Cromorne 8 | Basson-Hautbois 8 Cornet (appel) | ||
|
Tirasse I – Tirasse II – Tirasse II/I et Appel Anches GO – Appel Anches Positif – Appel Double registration
Appel Tutti Pleins Jeux – Appel Tutti Anches (boutons verts et rouges sous les claviers manuels)